L’entraîneur de Manchester City, Pep Guardiola, a pris la parole pour commenter la transformation spectaculaire du football saoudien, qui attire désormais un grand nombre de joueurs de classe mondiale. Interrogé par Goal sur l’impact de ce nouveau phénomène, le technicien catalan a reconnu que la Saudi Pro League est devenue, en très peu de temps, l’un des pôles les plus dynamiques du marché des transferts. « Il y a quelques mois encore, lorsque Cristiano Ronaldo était le seul grand nom à y jouer, personne n’aurait imaginé que le championnat saoudien abriterait autant de joueurs de ce calibre », a déclaré Guardiola.
L’ancien coach du FC Barcelone et du Bayern Munich s’est dit particulièrement surpris par la rapidité de cette évolution, notant que l’arrivée de Ronaldo à Al-Nassr en 2023 a servi de catalyseur à une vague de recrutements sans précédent. Depuis, de nombreux joueurs européens, parfois au sommet de leur carrière, ont suivi le même chemin. Guardiola estime que ce bouleversement a profondément modifié la dynamique du football mondial : « L’Arabie saoudite a bouleversé le marché. Ce qui se passe là-bas est impressionnant. Et je pense qu’il y en aura encore davantage à l’avenir. Les clubs européens devront s’adapter et rester vigilants. »
Lorsque Cristiano Ronaldo a signé à Al-Nassr, beaucoup pensaient qu’il s’agissait d’un simple coup médiatique. Pourtant, cette arrivée a eu un effet domino sur l’ensemble du monde du football. Son transfert a légitimé la Saudi Pro League, ouvrant la voie à un flot de stars venues d’Europe : Karim Benzema, N’Golo Kanté, Neymar, Riyad Mahrez, Jordan Henderson, Sadio Mané, et bien d’autres. Pep Guardiola, observateur attentif du marché, reconnaît que le pouvoir d’attraction économique du football saoudien change les équilibres traditionnels. Les clubs européens, même les plus riches, doivent désormais composer avec une nouvelle concurrence capable d’offrir des salaires astronomiques et des projets sportifs ambitieux.
« Nous ne cherchons pas à remplacer Riyad [Mahrez] en termes de talent, car tous les joueurs sont différents. Mais son départ vers l’Arabie saoudite est un exemple de la puissance de ce championnat », a expliqué Guardiola. Le départ de Mahrez d’ailleurs, a marqué un tournant pour Manchester City. L’ailier algérien, essentiel dans le système offensif de Guardiola, a rejoint Al-Ahli à l’été 2023, attiré par une offre financière considérable. Pour Guardiola, ce transfert illustre parfaitement la nouvelle réalité : même les clubs champions d’Europe ne sont plus totalement à l’abri des convoitises venues du Golfe.
La Saudi Pro League, soutenue par un plan national ambitieux et des investissements colossaux, vise à se hisser parmi les dix meilleurs championnats du monde d’ici 2030. Et à en croire Guardiola, cette stratégie commence déjà à porter ses fruits. « Les clubs saoudiens savent ce qu’ils font. Ils ne recrutent pas seulement des noms, mais des leaders capables de transformer leurs équipes. C’est une approche stratégique. »Si Guardiola admire le projet saoudien, il met aussi en garde les clubs européens : l’époque où les grands noms du football ne quittaient l’Europe qu’en fin de carrière semble révolue. Aujourd’hui, des joueurs en pleine force de l’âge choisissent de partir pour l’Arabie saoudite, séduits à la fois par les conditions financières et les projets de développement du football local.
Cette nouvelle tendance oblige les clubs historiques à repenser leur stratégie de recrutement et de fidélisation. Le technicien espagnol estime que, pour rester compétitifs, ils devront offrir davantage que des salaires élevés : une vision, une stabilité et une ambition sportive crédible.
La montée en puissance du championnat saoudien symbolise une mutation profonde du football mondial. Longtemps dominé par l’Europe, le marché des transferts devient aujourd’hui plus ouvert, plus globalisé. L’Arabie saoudite, grâce à ses infrastructures modernes, ses ambitions claires et sa stratégie marketing agressive, s’impose comme un acteur incontournable. Guardiola, fidèle à sa vision pragmatique du sport, ne condamne pas cette évolution — il la considère comme une nouvelle ère, où les joueurs auront plus de choix et les clubs plus de défis.
« Ce qui me frappe, c’est la rapidité avec laquelle tout cela s’est produit. En moins de deux ans, le football saoudien est passé du statut d’anecdote à celui de force mondiale. Cela prouve que le football reste un sport en constante transformation. » Le coach catalan a rappelé que Manchester City lui-même, autrefois outsider du championnat anglais, est devenu une superpuissance mondiale grâce à des investissements cohérents et une vision à long terme. Selon lui, l’Arabie saoudite pourrait connaître une trajectoire similaire si elle continue sur cette voie.
